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"Nous ne pouvons plus réfléchir l'âme que dans cet espace où Freud l'a entraînée", écrivait Cornelius Castoriadis en 1968 ("Epilégomènes à une théorie de l'âme que l'on na pus présenter comme science"), Carrefour du Labyrinthe, 1, Paris, Le Seuil, 1978.). Au début du XXIe siècle, à l'époque des psychotropes, du dopage du "développement personnel", et des surtout des neuro-sciences, peut-on soutenir l'affirmation de Castoriadis en 68? Peut-on penser que la psychanalyse freudienne n'est plus qu'un modèle parmi d'autres de la "vie psychique"? Les neuro-sciences ne proposent-elles pas un modèle de l'esprit-cerveau expliquant l'esprit malade, mais aussi les "sentiments moraux"? Si Freud a incontestablement été un référent majeur de la psychiatrie du XXe siècle, il devient un référent "mineur". On assiste donc à un changement de "paradigme" ( au sens de l'historien et philosophe des sciences Thomas Kühn, Structures des Révolutions Scientifiques.). Avec ce changement de paradigme, c'est aussi de nouveaux discours sur le "sujet" qui surgissent dans les médias qui proposent de "nouveaux récits" sur lui pour le lecteur, l'auditeur ou le spectateur. Enfin, ce discours accompagne aujourd'hui des politiques "éducatives" car ces neuro-sciences se transforment en sciences appliquées pour se présenter comme technologies du mental ou de l'intelligence. Nous nous poserons la question du devenir de l'idée de sujet et de subjectivité sous ces nouveaux paradigmes à la fois scientifiques et techniques en interrogeant ce vaste mouvement de "naturalisation" du psychisme ( psyché/âme) , mais aussi les tentatives d'annexion de l'éthique et du social par les neuro-sciences articulées à la Théorie Darwinienne de l'évolution.
- Enseignant: Martine Buis
- Enseignant: Magali Olsak