Semestre 5

Les politiques environnementales peuvent différer significativement selon les divers contextes nationaux, avec des divergences marquées entre les pays dits développés, les économies dites émergentes et les pays dits en voie de développement. En effet, la nature même de l'État doit être examinée, car cette institution politique fondamentale a des caractéristiques différentes en fonction des contextes analysés. Afin de mieux comprendre les grandes variations possibles au niveau du contexte politique, nous aborderons la politique environnementale à partir de trois dimensions: les institutions, les idées et les intérêts. Chacun de ces aspects sera analysé dans une perspective comparée et à partir de la position des différents pays étudiés au sein de l’économie mondiale. Le cours sera structuré en deux grandes séquences. Dans la première de ces séquences, il s’agira de présenter ce qui fait de l’environnement un objet de politique publique d’un type particulier. En effet, l’environnement est une réalité physique dont la logique dépasse et met en cause les clivages politico-administratifs qui organisent les États contemporains : l’air, une rivière ou le réchauffement climatique ne s’arrêtent pas aux frontières nationales. De même, l’environnement impacte l’ensemble des domaines de la vie sociale – économie, santé, politique internationale, etc.-. De ce fait, il questionne les formes de structuration du pouvoir politique dominantes et basées sur une segmentation de l’action publique par domaines : santé, économie, etc. et part niveaux d’action : du local à l’international. Lors de la deuxième séquence, nous aborderons les manières à travers lesquelles les défis posés par l’environnement en tant que problème politique sont abordés dans différents contextes étatiques.

En 2015, l’arrivée massive de migrants des pays du Sud a fait émerger de façon dramatique le rapport conflictuel qu’entretiennent les sociétés riches occidentales avec la figure de l’étranger. Néanmoins, la problématique de l’accueil et de l’intégration n’est pas une problématique nouvelle. Dès le début du XXe siècle, les sciences sociales américaines se sont intéressées à l’intégration des nouveaux arrivants et dès les années 1980 l’existence de modèles nationaux d’intégration est démontrée en Europe. Chaque société défendrait une certaine conception de son rapport à l’autre et opterait pour des conditions à la participation et à l’acceptation des étrangers en grande partie définies par les logiques de l’État-nation. Néanmoins la multiplication contemporaine des acteurs impliqués dans l’accueil des migrants (société civile, association, villes, organismes internationaux, etc.) nous pousse aujourd’hui à élargir notre réflexion sur la question, et de refuser de nous arrêter à l’idée de philosophies étatiques et nationales pour préférer celle de modalités d’intégration situées. Nous verrons alors que l’insertion des dynamiques socio-historiques, configurationnelles et multi-niveaux de l’accueil permet de comprendre plus en détail le rapport qu’entretiennent les sociétés avec leurs propres identités et les autres.

La notion d’Anthropocène, proposée par les sciences du système Terre et illustrée par les rapports du GIEC (ONU), permet de nommer le rapport de causalité entre une pression anthropique exponentielle depuis plusieurs siècles et les trajectoires environnementales tendanciellement catastrophiques des prochaines décennies. Confrontée à ce moment historique inédit dans l’histoire de l’humanité, la sociologie doit être capable d’en décrire les spécificités en termes de rapports sociaux. C’est pourquoi ce cours a pour objectif de répondre aux deux questions suivantes : en quoi l’Anthropocène est-elle le stade terminal de la modernité occidentale ? Quelles sont les dynamiques et les conflictualités sociales, culturelles et politiques qui animent et orientent les trajectoires d’aggravation et/ou d’atténuation de la dégradation écologique ?

TD assuré par Delphine Thivet

Cet espace de cours comprend les différents documents de l'U.E. Politiques sociales comparées proposée dans la licence mention sociologie de l'université de Bordeaux au premier semestre (B.C.C. Regards sociologiques). L'U.E. comprend un cours magistral (CM) de 18h et des travaux dirigés (TD) de 9h, avec deux groupes.

Cette U.E. compte 6 crédits ECTS.